Les Américains considèrent que le COVID 19 aura de plus graves conséquences que l’Attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 ou la destruction des Tours Jumelles le 11 septembre 2001.
Pour ces deux évènements, il s’agissait d’une part de l’agression d’un pays belligérant, le Japon, et d’autre part d’une attaque terroriste. Dans notre mémoire collective, le souvenir du 11 septembre est vivant car pour beaucoup d’entre nous, il fut vécu en direct sur nos écrans. Pour l’attaque de Pearl Harbor (Hawaii) nous rentrons déjà dans l’Histoire avec un évènement vieux de 79 ans. Les conséquences de l’attaque japonaise furent l’entrée des Etats Unis d’Amérique dans le second conflit mondial , ce qui impacta les politiques de tous les continents pour le siècle à venir.
PEARL HARBOR : ILE D’OAHU – ARCHIPEL D’HAWAII
J’ai eu la chance d’aller à Hawaii et j’ai voulu en savoir un peu plus sur cet épisode de la seconde guerre mondiale. Car comme beaucoup d’Européens, pour moi, l’archipel d’HAWAII était avant tout une île OAHU, avec sa plage WAIKIKI et ses nombreux spots pour les compétitions de surf.
PEARL HARBOR : LA GENESE
C’est en 1887 que les Etats-Unis obtinrent du Royaume d’Hawaii la libre disposition de la baie. En 1906, après l’annexion de l’archipel, la Marine Américaine y construisit la plus grande base militaire du monde, quartier général des forces américaines du Pacifique.
Nous sommes en 1941. Les E-U refusent de rentrer dans le second conflit mondial en soutien aux puissances européennes en lutte contre l’Allemagne Hitlérienne. Quant au Japon, leur économie est en déroute et leur projet est de redémarrer leur économie au travers d’une industrie militaire tout en portant le sentiment national par une volonté d’hégémonie sur le continent asiatique : annexion de la Manchourie, invasion de la Chine, invasion de l’Indochine française. L’objectif est de capter les matières premières dont le Japon manque. Les E-U les mettent en demeure de renoncer à cette politique. Sans réponse, les E-U suspendent les livraisons de pétrole et positionnent la flotte américaine à Hawaii, position hautement stratégique. Le Japon se sent menacé et prend la décision de détruire la flotte américaine basée à Pearl Harbor.
Pearl Harbor est un port très fermé. Les bateaux y sont concentrés avec une seule passe de sortie. Si un navire coule dans la passe, tous les autres sont pris au piège. Confiant, malgré le contexte tendu avec le Japon, l’Etat-Major ne change rien au positionnement de sa flotte et en fait une proie rêvée pour les japonais.
PEARL HARBOR : L’ATTAQUE
Le 7 décembre 1941, 350 avions japonais apparaissent au dessus des montagnes de Ko’olau et piquent sur Pearl Harbor. Touché en premier , le cuirassé USS ARIZONA coula en quelques minutes et la majorité de l’équipage mourut dans l’explosion. 1177 victimes dont l’âge moyen est inférieur à 20 ans disparaissent. 20 autres cuirassés furent coulés ou endommagés et 347 Avions américains détruits au sol. Au total 2400 marins périront et 1200 seront blessés. Trois porte-avions qui étaient en haute mer, échapperont au massacre.
PEARL HARBOR : ET POURTANT
Cette attaque aurait pu tourner court. En effet, une station radar de la côte Nord détecte l’approche de nombreux appareils. L’Etat- Major est informé et sans contrôler, répond qu’il s’agit d’une escadrille américaine de B-17 venue de Californie. On le saura plus tard, cette escadrille n’a jamais décollé. Une heure plus tard, les bombes s’abattent sur les navires immobilisés dans la baie et sur les avions qui n’auront pas le temps de décoller.
Ainsi, par manque de clairvoyance en terme de stratégie et par un excès de confiance, la Marine Américaine paiera un lourd tribut.
PEARL HARBOR : LE MEMORIAL
A la fin de la guerre les américains eurent la volonté d’édifier un mémorial à la mémoire des disparus. Le financement du projet ne fut pas aisé. C’est sur l’impulsion d’Elvis Presley que le projet pris corps, en lui allouant tous les bénéfices d’un de ses concerts.
US ARIZONA MEMORIAL ouvrira en 1980. Il est construit au dessus de l’épave du cuirassé USS ARIZONA, dont seul le sommet d’une tourelle affleure l’eau. Les 1177 marins tués reposent encore à l’intérieur de l’épave. Les cendres de 14 survivants sont venus, à leur demande, les rejoindre.
Le Mémorial : https://www.youtube.com/watch?v=pdGgUT2QgEw
PEARL HARBOR : LA MORALE
Aussi grands, aussi forts, aussi puissants que nous soyons, l’imprévision, l’impréparation, le manque d’anticipation, reflets d’un excès de confiance et d’un sentiment de supériorité, coûteront beaucoup de vies humaines dans ce qui ne fut même pas un combat, mais une exécution…
L’ennemi est parfois visible, et puis il y a l’ennemi prévisible mais encore jamais rencontré ou si peu. C’est sans doute celui contre lequel nous devrons à l’avenir nous prémunir. Bill Gates décrivait en 2014, la pandémie que nous connaissons aujourd’hui. Nous n’en avons pas tenu compte. Science fiction disaient certains… Et, je ne fais pas écho des commentaires du Président TRUMP.
Souvenons nous pour mieux anticiper…
Dans toute épreuve, il y a un toujours une leçon à retenir. Du SRAS de 2009, certains pays d’Asie ont retenu la nécessité d’anticiper en matériels (masque, blouse, surblouse, gants) tests et appareils respiratoires. Cette mémoire leur a permis de faire face, avec un bilan réduit, au Covid 19. Nous, nous avons préféré nous moquer des millions de vaccins et du milliards de masques stockés et nous nous sommes empressés de nous en séparer. Nous en payons une lourde facture aujourd’hui.
Prenons exemple sur les Taiwanais, et définissons de nouveaux protocoles pour faire face aux crises sanitaires à venir car il y en aura de prochaines. Quelque soit le coût de cette nouvelle politique, considérons là comme un investissement à long terme.
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Tout événement nouveau et surprenant doit permettre à un Etat de réfléchir et de prendre les mesures adéquates
Que l’épidémie actuelle, pire que tout ce qui est arrivé jusqu’à présent nous rende autonomes et capables de lutter, de produire, de soigner et que plus jamais nous ne soyons pris au dépourvu.
C’est en effet un beau parallèle, où notre mémoire quelque fois nous oblige à oublier .. Tant de fois la préparation et l’anticipation auraient pu nous faire éviter le pire.. aujourd’hui au cœur d’une épidémie majeure, confinés sans pouvoir imaginer vraiment comment et quand nous nous en sortirons ,et comment sera l’après réellement, seuls se sentir seuls en fait .. merci ANNIE pour cet article et cette illustration bien choisie.
Merci Béa pour ce commentaire qui montre combien chacun d’entre se pose des questions sur demain.
la guerre est partout,mais tant qu’elle ne vous touche pas personnellement on accepte
qu’elle soit partout .Notre terre est un champs de mine ,mais on n’y pense pas ,
aujourd’hui nos beaux projets n’existent plus ….seront ils remplacés par moins d’égoisme
par plus de partage…..
Merci Olivier. L’épreuve que nous vivons nous amène à nous poser de nombreuses questions, à accepter voir espérer d’éventuelles remises en cause.