LA VACCINATION DES SOIGNANTS : UN ECHEC

LA VACCINATION DES SOIGNANTS

La vaccination des soignants est-elle déjà un échec ? Les chiffres de vaccination dans le milieu médical et d’accompagnement des personnes fragiles sont sans appel : 30 % de vaccinés pour le personnel des Hôpitaux, 42 % pour celui des EHPADS.

La Vaccination des soignants : l’état des lieux

Les chiffres annoncés font l’effet d’une bombe. Les soignants, depuis plusieurs mois, demandaient des protections (masques, blouses, gel…) et bien sûr à terme un traitement et un vaccin. Nombreux étaient ceux qui, sur les plateaux TV et Radio dénonçaient (à juste titre d’ailleurs) le manque d’anticipation dans l’approvisionnement de ces protections.

Nous comprenions leur colère sachant qu’ils étaient très exposés. Le devoir de l’Etat était de les prémunir contre tout risque de contamination. Aussi, lorsqu’il a été décidé que le personnel en contact avec les malades et les personnes fragiles serait vacciné en priorité, ce choix n’a fait l’objet d’aucune contestation (ce qui est assez rare en ces temps d’opposition). Il est apparu essentiel de leur assurer une protection maximale. Par effet boomerang les patients seraient protégés de toute contamination venant de l’extérieur.

Et pourtant, rien ne s’est passé comme nous l’imaginions. Malgré une présence sur les lieux de la vaccination, les soignants l’ont majoritairement refusée. Selon l’Académie de médecine, 34 % des cas de Covid contractés dans un établissement de santé ont pour origine les soignants. Pendant des mois, ils nous ont rappelé la nécessité de pratiquer les gestes barrière (port du masque, gel, distanciation sociale, confinement) afin d’éviter les hospitalisations et les entrées en réanimation. Ils n’ont pas hésité à demander que soient sanctionnés ceux qui ne les pratiquaient pas au nom du bien de tous. Nous les avons aimés, nous les avons respectés, nous les avons applaudis, pour cet engagement.

Pourquoi cet échec ?

Essayons de comprendre cet échec aussi surprenant soit- il. 600 000 doses leur avaient été réservées. Les raisons invoquées sont multiples :

  • C’est mon choix et je protège le patient avec les gestes barrières (sauf bien sûr, la distanciation).
  • Mauvaise organisation des procédures de vaccination
  • Nous n’avons pas suffisamment de recul sur les vaccins. 20 millions de vaccinés en Grande Bretagne, 80 millions aux Etats-Unis, la moitié de la population d’Israël constituent à ce jour une garantie sur les effets avec des études en conditions réelles. 80 % des médecins hospitaliers ont accepté la vaccination considérant la balance bénéfice/risque favorable au vaccin.
  • Je n’ai pas confiance dans le vaccin AstraZeneca. Nous sommes un personnel exposé, nous devons bénéficier du meilleur, à savoir Pfizer ou Moderna ! Pendant tout le mois de février, c’était les vaccins proposés ! 80 % de protection n’est -ce pas préférable à 0 % sans le vaccin ?
  • Et peut-être, “je suis anti vaccin…”

Trop de raisons tue la raison. 70 % qui refuse la vaccination, c’est bien plus que la moyenne France. Quelle autre raison peut expliquer cette contre- performance ? Depuis plusieurs mois, les soignants sont en opposition avec le gouvernement. Ils l’étaient déjà avant la pandémie. Pour la plupart d’entre eux, contribuer au succès d’une mesure gouvernementale, aussi importante que la vaccination, ne serait-elle pas inconcevable ? Le succès de la vaccination légitimera l’action gouvernementale, action menée au sein d’une politique qu’ils ne cessent de combattre. La radicalisation de certains syndicats et personnels soignants est si excessive que nous ne pouvons nous empêcher de l’envisager.

La Leçon

De nombreux clusters en milieux hospitaliers et en Ehpad ont été identifiés comme ayant pour origine une contamination par l’extérieur. Tant que le vaccin n’était pas disponible, c’était un risque inhérent à l’épidémie. Et quiconque l’aurait reproché aux soignants, aurait reçu une volée de bois vert.

Mais ce combat contre la vaccination, marqueur éventuel d’une opposition politique, consciente ou inconsciente, fait courir un risque important aux malades et personnes fragiles. Aussi, si les lignes ne bougent pas, la vaccination doit devenir obligatoire. Nous éviterons peut-être ainsi que la Covid 19 ne devienne la maladie nosocomiale la plus répandue et la plus meurtrière dans nos établissements hospitaliers.

Crédit photo : L’Express

1 Comment

  • Dominique Barraillé dit :

    Très belle mais triste réflexion!
    Oui posons nous la question de la non vaccination du personnel soignant? Nouveauté, dangerosité, peur du futur et des séquelles? J’aime à ne garder que ces raisons et non la politique , car ce serait trop injuste pour nos aînés ou nos proches ou nos connaissances qui se laissent contaminer alors qu’ils vont se faire soigner dans des lieux qui devraient être sécurisés et dans lesquels on ne risque rien ou du moins on l’espère!!!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *