Le COVID 19 a fait ressortir le meilleur et le pire de chacun d’entre nous. Parlons du pire, le prix trop élevé de sauvegarde des “Vieux”. En début de pandémie, les Vieux et les jeunes enfants ont fait l’objet de tous les commentaires : les Vieux , premières victimes et les Enfants en tant que vecteurs majeurs de ce mortel virus. Ce premier constat était plutôt rassurant pour la grande majorité de la population. Les enfants n’en mourraient pas et seuls les vieux en étaient victimes !
Et puis les questions ont commencé à se poser :
- A partir de quel âge suis je vieux ? 60, 65 ou 70 ans
- Suis je un sujet à risque si j’ai moins de 50 ans mais avec une pathologie type obésité, diabète, hypertension ?
- Jeune et sans pathologie avec des enfants dans mon entourage, suis je totalement à l’abri ?
Bref, en ce début de COVID 19, l’inquiétude , la peur, l’angoisse étaient au rendez vous. Le confinement pour toute la population, hormis les soignants, les salariés des grandes surfaces et les services publics, fut souhaité et accepté par la très grande majorité des français, malgré le risque de crise économique.
FALLAIT- IL SAUVER LES VIEUX ?
Et puis, peu à peu, la connaissance du virus et de ses impacts a pointé du doigt une catégorie de population : les “Vieux”. Pour épargner quelques “Vieux” qui de toute façon mourraient à brève échéance (sic…), était il nécessaire de compromettre l’équilibre financier du pays ?
Christophe Barbier, Editorialiste sur BFMTV, âgé de 53 ans l’exprime très clairement sans un soupçon de retenue le 18 avril 2020. « À un moment donné pour sauver quelques vies (quelques milliers dirons nous) de personnes très âgées, on va mettre au chômage quelques milliers de gens… La vie a un coût pour l’économie. Et cet arbitrage là, dans l’ombre, dans la pénombre des cabinets ministériels, il faut bien à un moment donné l’envisager… ». Nous ne sommes plus des individus mais des coûts !!!
André Comte-Sponville, philosophe âgé de 68 ans, s’étonne que l’on puisse sacrifier l’avenir des jeunes pour la survie des anciens ! Il est en excellente santé dit-il et malgré son âge ne craint absolument pas les conséquences de ce virus. Moi, ça va, alors les autres je peux envisager leur sacrifice !!!
Et la liste est longue de ceux prêts à sacrifier une génération pour le bien-être d’une autre, surtout s’ils n’appartiennent pas à la première
COVID 19 : LA MORALE
Qui sommes nous pour décider qui doit vivre et mourir ? Chaque individu peut, bien sur, à titre individuel refuser les soins. Certains “Vieux” l’ont fait, renonçant à une place en réanimation et la cédant à un malade bien plus jeune qu’eux. Saluons leur abnégation, et soulignons notre profond respect à ces héros du quotidien.
Mais suggérer que ces derniers doivent être sacrifiés nous ramènent quelques décennies en arrière, au temps du nazisme : malades, handicapés, vieillards, homosexuels et “sous peuples” ne méritaient pas de vivre pour le bien de la Grande Allemagne. Ceux qui prônèrent cette politique furent lourdement sanctionnés à Nuremberg, Lors des premières années du SIDA, certains considérèrent que le virus était le fruit de dépravation et ne méritait pas que l’on s’y attarde ! En résumé, qu’ils “crèvent” ! Les leçons du passé n’auront donc servi à rien.
La Finance mobilisée
Souvent décriés les représentants dits “du Monde de la Finance” n’ont pas hésité à protéger nos “Vieux” au détriment de la dette publique. Ils ont “dégainé” plus vite que leur ombre, chômage partiel, aides aux entreprises, télétravail pour amortir les effets négatifs de l’arrêt de l’économie suite au confinement… l’Europe, la BCE, la FED, le FMI se sont mobilisés pour rechercher et mettre en place les solutions assurant l’avenir de nos sociétés quelqu’en soit le prix à payer. Ils n’étaient ni Editorialiste, ni Philosophe. Ils étaient des Gouvernants au service de tous les concitoyens sans aucune exclusion. Soyons heureux de n’avoir pas comme gouvernants, des Trumps, des Bolsonaro, des Johnson, mais un Président et un Premier Ministre avec quelques valeurs humaines.
J’ai plus de 60 ans, je me sens en parfaite santé. Comme tous mes co-légionnaires j’ai largement contribué à la richesse de mon pays. Aussi j’attends de lui aide et soutien en période de crise, fusse sanitaire. Je ne reconnais à personne le droit de décider si je dois vivre ou mourir.
Crédits Photos : Marketing.etudiant, chezvlane.com, Fredzone, Ztèle.com
Bravo Annie,
je ne me souviens pas avoir lu ou écouté quelque chose d’aussi intelligent sur ce sujet.
Que ces adeptes du jeunisme et de la bonne gestion des coûts aillent donc expliquer à Warren Buffett, du haut de ses 90 ans, qu’il est temps qu’il passe l’arme à gauche et on verra ce qu’en pense Wall Street.
Je t’embrasse
Daniel