ADIEU LES CONS d’Albert Dupontel

Une chronique sur un film quand les cinémas n’ont pas le droit d’ouvrir, un tantinet incohérent me direz vous ? Pas tant que cela…un peu d’histoire : “Adieu les Cons” sort en salles le 21 octobre. Un Dupontel ne se rate pas. Aussi, nous nous précipitons à la première séance. Bien nous en prend, car 8 jours plus tard le confinement est décrété. Adieu émotions, bonjour tristesse !

J’ai cependant préparé ce post pour le 15 décembre. Patatras, on remet cela, prolongation des fermetures jusqu’à… Mais je ne renonce pas. En janvier, les cinémas ouvriront et là vous serez sur la ligne de départ bien affutés, prêts à dégainer votre ticket, popcorns en bandoulière.

Adieu les Cons : le pitch

Suze Trappet (Virginie Efira), jeune et séduisante quarantenaire apprend qu’elle a un sale truc, du genre qui saigne quand on tousse. Elle est coiffeuse et les spray ne polluent pas que l’atmosphère. La Cop 21 arrive trop tard. La scène au cours de laquelle le médecin lui en fait part (interprétée par Jackie Berroyer, imaginez l’absurde à venir) est un moment de douce folie où nous hésitons entre fou rire et larmes. Il reste peu de temps à vivre à Suze. Aussi décide t-elle, sans délais, de retrouver l’enfant qu’adolescente elle a dû abandonner sur pression de ses parents.

Elle se tourne vers l’administration, croise ainsi la route de JB petit génie de l’informatique (Albert Dupontel) en plein Burn Out qui tente et rate son suicide au coeur de la tour où se trouvent les services administratifs. Devant le cataclysme provoqué (je vous laisse en découvrir l’ampleur), Suze s’empare de l’ordinateur de JB et l’entraine dans une folle course poursuite à la recherche de son enfant. Mais les archives ne sont pas numérisées. Aussi, nos deux compères s’adressent ils à l’archiviste, Monsieur Blin, dont l’une des particularités et pas des moindres est d’être aveugle (sublime Nicolas Marié), ce qui donne lieu à une succession de situations plus pittoresques les unes que les autres (l’aveugle qui conduit, qui lit les microfiches, bref du tout courant !)

Nos héros, poursuivis par les forces de police anti terroristes (il y a eu explosion), vont poursuivre leurs recherches grâce aux fabuleux talents informatiques de JB et la mémoire infaillible de Monsieur Blin. Tous trois essaieront de contribuer au bonheur du fils de Suze (soyez attentifs à la scène de l’ascenseur).

Adieu les Cons : les acteurs

Virginie Efira : film après film son talent de comédienne s’affirme. Que ce soit dans le registre de l’émotion ou celui du rire, elle tape juste. Elle est belle, de cette beauté chaleureuse, humaine qui nous émeut et nous séduit. Qui n’aurait pas envie de la suivre, de l’aider, de la soutenir ?

Nicolas Marié : combien cet acteur est surprenant. Avec un physique plutôt sérieux, l’éventail de son registre pourrait être limité. Eh bien, non. Il n’en est rien, sans doute la magie du talent. Par des situations ubuesques, il apporte cette note de folie à cette oeuvre onirique.

Albert Dupontel acteur et réalisateur de ce long métrage : est il encore nécessaire de le présenter ? Sa petite musique, si particulière marque le cinéma depuis plus de vingt ans et fait de chacun de ses films un évènement. Adieu les Cons en est certainement un. Sur des sujets aussi graves que la maladie, la mort, le burn out, le mal de vivre, le suicide, il apporte sa note poétique et humoristique et nous le suivons sur ce chemin sans nous étonner de cette heureuse union.

Adieu les Cons : l’Avis d’Annie *****

Sans hésiter, je lui donne les 5 étoiles et vous encourage à vous précipiter à la première projection.

Un conseil : ne rater pas la dernière scène, elle est magistrale, étonnante, émouvante. Je ne peux vous en dire plus sans la dévoiler.

Crédits photos : Kinepolis, Première