Jean Marie Le Pen nous a habitué depuis plus d’un demi-siècle à ses outrances verbales, ses rodomontades, sa haine de l’étranger, du juif, de l’homo, du black, du beur, de l’islam, enfin de tout ce qui est différent de lui, de sa vérité. Mais, au cours des années, Jean Marie Le Pen a également déversé son venin lentement, mais sûrement, sur sa propre famille, sa première femme, ses filles et depuis quelques mois sans aucune retenue sur ses “héritières”, Marine la cadette et Marion la petite fille.
La presse se prête avec beaucoup de complaisance à reporter ses propos qui ne devraient pas s’élever au dessus du caniveau et sans le moindre doute jamais trouver leur place en une des journaux.
Jean Marie Le Pen, aujourd’hui, est la juste conjugaison d’une idéologie haineuse et peu recommandable avec la cruauté décomplexée dont font parfois preuve certaines personnes âgées. C’est Tatie Danielle au masculin qui n’épargne personne, c’est l’archétype du pervers narcissique diront d’autres, notamment ceux qui l’ont approché pendant plusieurs année. Ils l’ont vu détruire ceux qu’il avait portés et sans doute aimés mais dont la fidélité n’était plus assurée et ce, jusqu’au sein de sa propre famille (excellent article de Claude Askolovitch dans Vanity Fair de juillet).
La question reste ouverte, et la réponse est peut être dans le détail ! Le diable s’y niche bien de temps en temps.
L’âge du Capitaine :
Mais mon propos aujourd’hui n’est pas de prendre parti dans cette lutte intestine, ni de vilipender les idées que véhicule Jean Marie Le Pen, mais de m’interroger sur l’âge du Capitaine. Jean Marie Le Pen a 87 ans et il est député européen. Depuis plusieurs mois, son énergie est focalisée sur le combat juridique qui l’oppose à sa fille et dans cet espace temps, il n’y a guère de place pour sa mission de député européen. Mais y en a t-il même eu précédemment ?
Lorsque je le vois s’exprimer, je vois un vieil homme pitoyable accroché à quelques marques de pouvoir, si loin des idéaux portés par les fondateurs de l’Europe et je me sens mal devant ce Parlement européen composé de plus en plus de politiciens de seconde zone venant pointer (et encore lorsqu’ils le font…) pour un salaire et des indemnités. Ici un politicien n’ayant pas réussi à emporter un mandat de député français, là le compagnon d’une député à qui l’on garantit un revenu, et puis une tête de liste à un “empêcheur de tourner en rond” que l’on exile à Strasbourg.
Une démocratie plus “parfaite” :
Le démocratie n’est pas parfaite mais c’est tout de même le moins imparfait des régimes. Aussi, ne devons- nous pas contribuer à la rendre plus parfaite cette démocratie ? Trop de députés, trop de sénateurs nous donnent le spectacle peu flatteur d’un parlement annexe d’une maison de retraite aux frais du contribuable. Un petit somme sur les bancs de l’Assemblée Nationale ou du sénat, un repas quasi gastronomique au prix d’une simple brasserie et ils rentrent chez eux repus et riches de nos impôts !
Peut-on construire une démocratie, une nouvelle économie, un projet de société avec des septuagénaires et des octogénaires vivant dans le passé, opposés à tout changement et mettant souvent leur intelligence et leur reste d’énergie à détruire ce qu’ils ne peuvent plus construire?
Combien de Jean Marie Le Pen pour un Robert Badinter ou une Simone Veil dont les actions légitiment la longévité ? Souvenons-nous des graves erreurs commises par ces vieillards qui nous ont gouverné : Pétain vainqueur de la Marne et collaborateur en 1940, de Gaulle figure de proue de la résistance en 1940 et confondant manifestation avec révolution en 1968. Définissons un âge limite pour être député ou sénateur ou membre d’une institution gérant la vie politique française ou européenne : 70 ans pour postuler à un mandat devrait être la dernière limite (ce qui amène tout de même l’élu à 75 ans en fin de mandat).
Les meilleurs d’entre eux ne perdront pas de leur influence. Ils resteront ou deviendront des Sages définissant, balisant les chemins que les générations futures pourront emprunter pour bâtir des sociétés nouvelles. N’est-il pas préférable d’être un Stéphane Hessel “indigné” qu’un Charles Pasqua, médicis du Palais Bourbon?
Le moteur de l’action c’est d’avoir la foi en un demain meilleur et pour cela ne vaut il pas mieux être allégé du poids des erreurs, des échecs passés qui vous tétanisent et vous empêchent d’aller de l’avant ?
Rémunération d’un député Européen :
Salaire d’un député européen : 6 250 euros nets/mois
Indemnité forfaitaire de présence aux réunions des organes du Parlement : 306 euros/jour
Indemnité d’un député européen pour frais divers (bureau, informatique…) : 4 320 euros/mois
Indemnité forfaitaire de voyage : 4 243 euros / an
Remboursement de frais de transport sur justificatifs
La monstruosité peut, hélas, être humaine.
Monsieur LEPEN en est une bien triste illustration. Cet individu qui ,au paroxysme de l’intolérance, de la perversité, y compris comme vous le décrivez, dans la sphère intime familiale, est de surcroît un élu du peuple.
Un élu poussiéreux et vile.
Depuis des décennies, ils bafouent notre démocratie et tel Monsieur HESSEL, je m’indigne.
Alors, il est vrai que pour crédibiliser et moraliser la vie politique et surtout, surtout préserver notre démocratie et les valeurs qu’elle porte, il faut réformer en profondeur les institutions et rafraîchir leurs représentants.
Merci Annie de nous transmettre votre foi et vos indignations.
Votre expression est juste. Nous devons dépoussiérer nos institutions. Merci pour votre commentaire.